Le 18 octobre 2023, le monde du journalisme a poussé un soupir de soulagement. Mortaza Behboudi, journaliste franco-afghan de 29 ans, détenu depuis le 7 janvier en Afghanistan, a été libéré. Cette nouvelle a été annoncée par l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui s’est fortement mobilisée pour sa libération.
Contexte de l’arrestation
Mortaza Behboudi s’était rendu en Afghanistan, son pays natal, le 5 janvier pour un reportage. Deux jours plus tard, alors qu’il tentait d’obtenir son accréditation de presse, il a été arrêté. Son arrestation n’a été rendue publique qu’un mois plus tard par RSF, provoquant une vague d’indignation et de mobilisation parmi les médias français. Mortaza a collaboré avec de nombreux médias français, dont France Télévisions, TV5 Monde, Arte, Radio France, Mediapart, Libération et La Croix.
Les accusations
Selon les talibans, au pouvoir en Afghanistan, Mortaza n’a pas été arrêté en tant que journaliste, mais parce qu’il entretenait des relations directes avec des opposants à leur régime. Ces allégations ont été relayées par Zabihullah Mujahid, le porte-parole des talibans, lors d’un reportage de France Télévisions en juillet.
Un parcours remarquable
Né en Afghanistan, Mortaza Behboudi a grandi en Iran, où ses parents avaient trouvé refuge. Il est ensuite retourné en Afghanistan pour commencer sa carrière en tant que photoreporter. En 2015, il a trouvé refuge en France et a fondé le site d’information Guiti News avec d’autres journalistes exilés. Il est également coauteur de la série de reportages « A travers l’Afghanistan, sous les talibans », publiée sur Mediapart. Cette série a été récompensée par le prix Bayeux des correspondants de guerre et le prix Varenne de la presse quotidienne française.
Réactions à sa libération
La libération de Mortaza a été accueillie avec soulagement et joie par ses proches et la communauté journalistique. « Avec la libération de Mortaza, la lumière est revenue dans mon monde et la vie peut désormais recommencer », a déclaré son épouse, Aleksandra Mostovaja, dans un communiqué. Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a précisé que Mortaza devrait rentrer en France d’ici la fin de la semaine.
La détention de Mortaza Behboudi a mis en lumière les défis auxquels sont confrontés les journalistes travaillant dans des zones de conflit. Sa libération est non seulement un soulagement pour sa famille et ses collègues, mais elle rappelle également l’importance de la liberté de la presse et du rôle crucial des journalistes dans la documentation des événements mondiaux.