Élu en 2017, George Weah, l’ancien footballeur de renommée internationale, avait suscité de grands espoirs parmi les Libériens. Il avait promis de reconstruire un pays qui avait été déchiré par des conflits et de combattre la pauvreté endémique. Cependant, à l’approche des élections de 2023, l’enthousiasme initial semble avoir cédé la place à une amertume teintée de colère chez de nombreux électeurs.
Le 8 octobre 2023, à Monrovia, la capitale, des centaines de Libériens se sont rassemblés pour soutenir Weah dans sa quête d’un second mandat. Malgré la ferveur apparente de ce rassemblement, le sentiment général est que Weah n’a pas tenu ses promesses. Beaucoup se souviennent encore de l’euphorie de la nuit du 26 décembre 2017, lorsque Weah, originaire d’un bidonville de Monrovia, a été élu président. Mais près de six ans plus tard, la déception est palpable.
L’économie du Liberia, déjà fragile, a été durement touchée par les crises sanitaires, notamment Ebola et la Covid-19, ainsi que par l’inflation résultant de la guerre en Ukraine. Malgré les milliards de dollars d’aide internationale, en particulier des États-Unis, une grande partie de la population vit toujours dans la pauvreté. Le système éducatif reste défaillant, avec l’un des taux de non-scolarisation les plus élevés au monde.
De plus, le mandat de Weah a été entaché de scandales de corruption et d’autres controverses. Certains de ses détracteurs estiment qu’il n’a jamais vraiment endossé le rôle de président, préférant parfois ses anciennes passions, comme la musique ou le football.
Face à ces défis, l’opposition se mobilise. Joseph Boakai, ancien vice-président et principal rival de Weah, semble gagner du terrain, soutenu par une coalition de partis d’opposition. Les élections de 2023 promettent d’être tendues, avec des violences déjà signalées entre les partisans des différents camps.